Jacques PERS un fonctionnaire distingué
 




    L'histoire commence à Moissac. Le 24 janvier 1817, Rose HEBRARD met au monde Jacques PERS, grâce à son mariage avec Joseph PERS, un propriétaire et marchand de 29 ans. Pour le moment nous devons nous contenter de ce peu de renseignements concernant les Parents de Jacques PERS, et nous ignorons s'il y a eu d'autres enfants. Nous savons qu'il est resté célibataire. Vraisemblablement il se relie à une branche de Pleaux : Romain PERS a épousé Antoinette Jurbert dont la mère s'appelait aussi Hébrard (Marie-Jeanne).

    Mais nous avons pu étudier sa brillante carrière dans un gros dossier des Archives d'Outremer à Aix-en-Provence. Il fit son droit à Toulouse et fut licencié à 20 ans (le 23 mai 1837) ! Le 11 décembre de la même année il prête serment devant la Cour Royale de Toulouse. Puis il est sans doute stagiaire et nous savons qu'il se trouve à Moissac en 1844. Il aurait pu poursuivre une belle carrière dans sa province natale, mais il en décide autrement, et postule un emploi ... à la Martinique !

    Le 12 janvier 1845 i l est nommé Juge-Auditeur, s'embarque le 1er mai et débarque le 12 juin à Fort-de-France. Bien que 5 mois se soient écoulés depuis sa nomination, son salaire ne part que du 18 juin !

    Les Archives d'Aix-en-Provence possèdent les "notices individuelles" détaillées année après année de ce fonctionnaire.


Caractère
: mélange de franchise et de finesse (quelquefois rudesse - indépendance - bon caractère, quoique un peu raide.
Conduite privée : je la crois bonne.
Impartialité : bonne
Travail : bon
Exactitude : bonne
Assiduité : bonne
Zèle : bon
Activité : bonne
Fermeté : bonne
Santé: bonne (et une fois : très bien)
Habitudes sociales : convenables - les formes extérieures pourraient être plus gracieuses.
Capacités : bien
Sagacité : bien
Jugement : droit
 

    Il assure un service à Fort-de-France et à St. Pierre en gravissant allègrement les échelons à la Magistrature Coloniale. Il souhaite la Magistrature assise dans le ressort de Toulouse; l'Algérie ou autre colonie, mais de préférence l'Algérie.

    Depuis son arrivée à la Martinique en 1845 il n'a pas pris un seul congé en France. Sans doute voudrait-il revoir ses Parents (son Père a 65 ans environ). Et puis sa santé se dégrade. Il ressent de plus en plus fréquemment des coliques néphrétiques ("la gravelle") de sorte qu'il obtient un congé de maladie de 6 mois il s'embarque le 3 mars 1852 sur. L'Occidental et débarque le 3 mai au Havre. En fait, par conscience professionnelle, il retournera déjà le 21 octobre et reprendra son travail le 17 décembre. Son prochain congé maladie (mais connait-il d'autres congés ?) sera en avril 1660, avec le retour en octobre. On signale qu'il souffre de "céphalée opiniâtre avec œdeme des extrémités". Il suit une cure thermale à Vichy et fait un petit séjour à Moissac.

     De 1861 à 1865 il ne s'absente plus; son Père étant décédé (avant 1863) il éprouve peut-être moins le désir d'aller à Moissac.

    A cette époque son dévouement professionnel est reconnu, à tel point qu'il est proposé pour la Légion d'Honneur.

    "Monsieur PERS est un des meilleurs sujets de la magistrature de la Martinique; il ne partage aucun des principes coloniaux, et il a toujours été au-dessus d'eux  son attitude dans nos temps difficiles a toujours été excellente."

    Mais il faut prendre rang, et c'est après 5 sollicitations (depuis 1861) qu'il devient, le 13 août 1865 Chevalier de la Légion d'Honneur.

    Hélas, en 1866 il entreprend son troisième voyage en France (voyages dits "de convalescence" bien que son état ne s'améliore que passagèrement).

    De retour en automne il "tient" 3 ans seulement : les coliques néphrétiques empirent et deviennent plus fréquentes, à tel point qu'on juge "qu'il est urgent de le faire partir par le premier paquebot", soit le 30 juillet 1870. "Le Louisiane" arrive à St. Nazaire le 22 août. Son congé va alors de prolongation en prolongation. Il est admis pour une visite à l'Hôpital Militaire de Toulouse le 27 mai 1871. De là il retourne aux Eaux de Vichy. Mais sa mise à la retraite s'impose. Il l'obtiendra le 11 août 1871, bien que n'ayant pas atteint l'âge réglementaire de 55 ans, (il s'en faut de 6 mois ! ).

    Ces années qui ont procédé la retraite ont été dures : sans famille, souffrant de plus en plus, supportant de plus en plus mal le climat antillais, acceptant des traversées d'un mois... Et à cela s'ajoutent des tracasseries administratives : non seulement il est de moins en moins payé (la solde "sur le pied colonial" devient demi-solde) mais les versements deviennent très irréguliers. Il multiplie les lettres de réclamation, sur un ton de plus en plus agacé.

Le compte des états de service est le suivant,
en mer : 7 mois
dans les ports : 22 mois (en attente de départ et séjours en France).
dans les colonies : 23 ans 3 mois

    Sur 25 ans 1/2 de service à la Martinique il aura donc reçu moins de 2 ans de congés en France (pas plus de 16 mois effectifs) et encore ne s'agissait-il que de congés de maladie ! Notre colonial n'a pas été un grand touriste ! Il touchera une pension de 4 000 F sur la caisse des invalides de la Marine. Il commencera sa retraite par une cure à Vichy, le 14 août 1871.

    Les services de la légion d'Honneur notent son décès le 8 janvier 1882 (malgré le prénom "Jean" inscrit par erreur, il s'agit bien du Conseiller à la Cour Impériale de la Martinique, Chevalier de la Légion d'Honneur). Ces 10 années de retraite se sont-elles passées dans la propriété de Moissac ?

Zoom  Zoom  Zoom




Glossaire

gravelle n. fém. (anc. fr. gravele « gravier »).
1. MÉD. Synonyme désuet de lithiase urinaire.
2. AGRIC. Dépôt de cristaux de bitartrate de potassium apparaissant surtout dans les vins blancs, sous l'action du froid.
[Retour]

colique néphrétique adj. Relatif au rein. Colique néphrétique : crise douloureuse paroxystique provoquée par l'obstruction des voies excrétrices urinaires par un corps étranger (un calcul, en général); l'hyperpression qui apparaît en amont de l'obstacle explique les douleurs particulièrement intenses. V. lithiase.
[Retour]

céphalée n. fém. Douleur diffuse ou localisée dans la voûte crânienne. Les causes de céphalées sont diverses et multiples (fièvre, hypertension artérielle, troubles de la vue, syndrome méningé, tumeurs cérébrales, etc.). V. aussi migraine.
[Retour]

œdéme œdème n. masc. Infiltration d'un tissu par du liquide séreux. ART VÉTÉR. Œdème de la caillette : synonyme de gastrotoxémie.
[Retour]




Définitions tirées de http://www.encyclo.wanadoo.fr
© 2001 Hachette Multimédia / Hachette Livre


  Presque toutes les cartes sur ce  
             site sont tirées de l'excellente adresse
   
   
et restent la propriété de
 




Ces informations sont là pour être utiliser à votre convenance, à titre privé et non commerciale, pour illustrer ce que bon vous semble et ce dans n'importe quel type de média à condition toutefois de faire figurer la source.

Dernière mise à jour : 03-Déc-2006

Copyright © PERS - Auteur : Pierre - Webmaster : Bernard